par locipompeiani » 09 Novembre 2020, 09:22
L'exposition du Musée Maillol insistait sur la proximité des latrines et des cuisines. Le spécialiste des égouts nous apprend ici que certaines cuisines possédaient un vide-ordures ouvrant directement sur le collecteur et l’on imagine sans peine la puanteur qui pouvait en émaner puisqu’on y vidait aussi bien les pots-de-chambre (l’exposition en présente un) que les eaux de vaisselle et autres objets curieusement jetés au rebut ou malencontreusement perdus (lampes à huile, vaisselle cassée, bijoux précieux).
On aurait aimé que les commissaires de l’exposition replacent ces éléments dans une analyse plus générale de la voirie romaine, du réseau de distribution d’eau et des bains, qu’il soient publics - comme les thermes du forum ou les bains de Stabies -, ou privés comme ceux de la villa de Julia Felix. Ils auraient pu aussi, à cette occasion, évoquer la collecte des urines destinées à la foulonnerie, si importante à Pompéi….
Les questions d’hygiène ne sont malheureusement présentes, dans le film, qu’à travers une petite vasque complétée d’une élégante coquille verseuse, l’ancêtre de la douche, en quelque sorte, de jolis flacons de parfum et une magnifique petite boîte à onguent. Le film évoque également le dropax, une pâte d’épilation dont nous savons fort peu de choses :
Laurence Coiffard et Céline Couteau, dans leur Petite histoire des dépilatoires a écrit: Chez les Romains, ce sont les esclaves qui sont chargées d'épiler leur maîtresse et parfois même leur maître. Ces esclaves-esthéticiennes portent le nom de « dépilaristes » ou « d'alipiles » selon le lieu où elles pratiquent leur « art ». C'est la méthode mécanique qui est à l'honneur (pinces à épiler, diverses préparations de type pâtes ou onguents à base de substances aux propriétés adhésives remarquables). On ne retrouve aucune trace écrite de l'utilisation des dépilatoires chimiques et ce malgré la connaissance des sulfures et de leur utilisation dans le domaine médical ainsi que dans le domaine des arts (peintures). Les patriciennes viennent à bout de leur pilosité grâce au dropax, pâte « miraculeuse » dont nous ignorons la composition (Martial, 1864).
À défaut, elles assurent une friction à l'aide d'un psilothrum, dont l'effet s'apparente à celui d'une pierre ponce (Martial, 1864).
Remonté la dernière fois par locipompeiani le 09 Novembre 2020, 09:22.
Bien cordialement,
Patricia Carles