Les thermes
de Stabies, dont la construction remonte au II° siècle
avant J.C., sont les plus anciens de la cité. Ils occupaient
une grande partie du secteur méridional de l'insula
VII, 1 au carrefour de la rue de l'Abondance et de la rue de
Stabies, et se divisaient en trois parties : à l'est,
le bain des hommes et celui des femmes séparés
par le fourneau (praefurnium) ; au nord, une série
de pièces de service comportant baignoires et latrines
; au centre, la palestre, vaste espace trapézoïdal
entouré d'un portique sur trois côtés et
flanqué à l'ouest d'une natatio ou piscine.
Les thermes, en effet, n'étaient pas réservés
uniquement au bain ; c'étaient aussi des lieux de rencontre
et de divertissement où l'on pouvait pratiquer des exercices
physiques comme la lutte, le pugilat ou la natation et se promener
sous les portiques en devisant.
L'entrée
principale, rue de l'Abondance, menait à la palestre,
tandis que les deux entrées de la rue de Stabies conduisaient
aux bains proprement dits. Seuls les thermes masculins étaient
accessibles depuis la palestre. Une fois franchi le vestibule
(vestibulum), on parcourait les pièces dans l'ordre
habituel : l'apodyterium ou vestiaire avec ses niches
pour ranger les vêtements, le tepidarium ou bain
tiède, le caldarium ou bain chaud, enfin le frigidarium
ou bain froid.
Un système
de chauffage ingénieux permettait d'assurer une température
élevée dans le caldarium et le tepidarium
(jusqu'à 40°voire 60° dans le caldarium)
: l'hypocauste (hypocaustum). Un flux d'air chaud provenant
du praefurnium (chambre de chauffe) circulait dans les
interstices des murs et du sol. Le pavement reposait ainsi sur
des suspensurae (petits pilastres en brique) pour laisser
passer l'air chaud. Quant aux murs, ils comportaient une double
cloison : des tuiles quadrangulaires (tegulae mammatae), placées
sur les parois, ménageaient les interstices par lesquels
passait l'air chaud. |