poissons, langouste et poulpe - mosaïque - Pompéi (photo © Patricia Carles)

Selon une autre interprétation, l'oeuvre s'inspirerait de la décoration des plats à poisson à figures rouges et témoignerait du goût des Romains pour les poissons, qui s'exprimait tant dans la gastronomie que dans la pratique de l'élevage dans des viviers. L'orateur Quintus Hortensius Hortalus élevait des murènes, des rougets et des huîtres. Varron tenait à nourrir lui-même ses poissons (Economie rurale 3, 17, 5.9). Pline aurait pleuré de désespoir à la mort de sa murène préférée (Histoire Naturelle 9, 51, 81). Antonia Minor aurait mis des boucles d'oreilles à une murène à laquelle elle était particulièrement attachée et Sénèque raconte que Vedius Pollion nourrissait ses lamproies de chair humaine ( De la Clémence 1,18, 2).

S'inspirant d'un traité de gastronomie du poète grec Archestrate de Géla, le poète latin Ennius Quintus décrivit toutes les caractéristiques des poissons de la méditerranée : "La murène de Clupea est supérieure à toutes. Les meilleurs mures sont ceux d'Enos, et pleine est l'huître rugeuse d'Abydos, le pecten doit être de Mytilène,, et le sargue est bon à Brindisi, près d'Ambracie : prenez-le s'il est gros ; le meilleur apriculus que je connaisse vient de Tarente ; essayez d'acheter l'elops de Sorrente et le glaucus de Cumes. Et que dire du scarus? N'y renonce que pour la tête de Zeus suprême! [...] ; et j'oublie le melanurus, le turdus, la merula, le poulpe de Corfou, la grasse calvaria et l'umbra marina et la purpura, les muriculi et le murex et aussi les délicieux echini."