musiciens ambulants - mosaïque - Maison de Cicéron - Pompéi (photo © Patricia Carles)

Cette oeuvre, signée du mosaïste grec Dioscoride de Samos, provient de la villa de Cicéron dont on ne voit plus aujourd'hui que la façade. La mosaïque, conservée au Musée de Naples, représente quatre personnages dont trois musiciens affublés des masques typiques de la comédie nouvelle : le joueur de tambourin, avec son nez aquilin et son front plissé, figure le parasite (parasitos) ; le joueur de cymbales, au nez proéminent et à la mine épanouie, incarne le flatteur (kolax) ; la joueuse de flûte double est la courtisane au bandeau (diamitros etaira) ; l'enfant, qui n'est pas masqué, tient une corne dans ses mains. Ces personnages, liés au culte de Cybèle, apparaissent dans une comédie de Ménandre, La Possédée (Theophoroumene) que nous connaissons à l'état de fragment. La piéce raconte l'histoire d'un Athénien, Kleinias, qui veut savoir si la jeune fille dont il est épris est bien possédée par la divinité. Sur le conseil de son ami Lysias, il la met à l'épreuve en jouant devant sa porte une musique en l'honneur de Cybèle. La jeune fille sort alors de chez elle en entonnant un hymne extatique, apportant ainsi la preuve qu'elle célèbre bien le culte de la Grande Mère ou Bona Dea.

La mosaïque s'inscrit dans la tradition hellénistique. Elle s'inspire peut-être d'une peinture du III° siècle av. J.- C. offerte comme ex-voto après une victoire remportée par Ménandre dans un concours de théâtre.