Passé le vestibule, un
couloir (fauces) introduisait à la majesté
de l'atrium. Le décor de la partie supérieure
des murs latéraux figurait deux petits temples tétrastyles
en trompe-l'oeil, certainement des laraires. |
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fauces |
Sur le seuil
en mosaïque très fine (vermiculatum) qui séparait
le vestibule de l'atrium on pouvait voir une guirlande
de fruits et des masques tragiques, première image d'une
thématique dionysiaque dans laquelle les propriétaires,
peut-être les Satrii, auraient donné la représentation
de leur origine mythique. Les masques tragiques, s'ils rappellent
l'organisation de spectacles par l'un des membres de la famille,
évoquent aussi l'univers du théâtre dont
l'origine est rattachée à Dionysos |
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guirlandes
et masques |
D'autres éléments
décoratifs étaient consacrés à cette
divinité, comme la statue du faune dansant ou la mosaïque
du dieu enfant chevauchant un tigre. La maison doit d'ailleurs
son nom à la statuette de bronze qui ornait, à
l'origine, l'extrémité septentrionale de l'impluvium
dans l'atrium. Elle ne représentait pas un faune
mais un satyre, Skirtos, le "satyre qui danse la saltarelle".
C'est par erreur que la copie de l'original, conservé
au Musée de Naples, a été placée
au centre de l'impluvium. |
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faune dansant |
Sur les côtés
de l'atrium s'ouvraient plusieurs cubicula. L'une
des chambres possèdait un pavement en mosaïque avec
un emblema en opus vermiculatum illustrant la rencontre
érotique d'un satyre et d'une nymphe, figures traditionnelles
du cortège dionysiaque. |
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Les alae du tablinum
donnaient à voir aussi des emblemata insérés
dans un pavement de marbre polychrome. Une nature morte représentait
un chat saisissant une perdrix, des
canards du Nil, des mollusques et des poissons d'eau douce. |
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Une autre montrait trois colombes
sortant un collier de perles d'un coffet. Peut-être décorait-elle
l'endroit où l'on enfermait les objets précieux
de la famille. Les ailes de nombreuses habitations conservent,
en effet, les trous qui servaient à fixer des consoles
ou les bases destinées à loger les armoires. |
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emblemata |
Deux pièces, à
côté du tablinum, offraient d'autres exemples
d'emblemata en mosaïque polychrome vermiculatum
: Dionysos enfant chevauchant un tigre à tête de
lion et un poulpe capturant une langouste. La deuxième
mosaïque décorait certainement un triclinium
et donnait aux invités un avant-goût des mets qu'ils
allaient déguster, mais il semblerait que le thème
du poulpe confronté à une langouste sous le regard
d'une murène illustre un passage du traité de zoologie
d'Aristote dans lequel l'auteur évoque la chaîne
alimentaire opposant les crustacés aux mollusques et ceux-ci
aux poissons (Aristote, Histoire des animaux 8,2,590 a-b). Le
thème avait dû être traité par la peinture
pour les savants qui fréquentaient le Musée d'Alexandrie. |
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deux emblemata |
On voit ici les élégantes
colonnes ioniques du péristyle transversal entourant un
jardin géométriquement ordonné. Si la première
partie de la demeure était dédiée au maître
de maison et à ses clients, les deux péristyles
offraient des espaces consacrés aux amis. |
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péristyle
transversal |
La grande
mosaïque de l'exèdre, dans l'axe du tablinum
et de l'atrium, représentait Alexandre le Grand
opposé à Darius pendant la bataille d'Issos, remportée
en 333 av. J.-C. ou celle d'Arbèles. Il semble que ce
soit la copie d'un tableau d'époque hellénistique
attribué à Philoxène d'Erétrie par
les uns ou à Hélène d'Alexandrie par les
autres. L'original a sans doute été rapporté
de Grèce à Rome après les conquêtes
du IIè siècle av. J.-C. L'exèdre s'ouvrait,
au nord, sur le second péristyle. |
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la mosaïque
d'Alexandre
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Au sud,
à l'entrée de l'exèdre, la mosaïque
d'Alexandre était précédée d'un long
seuil tripartite en mosaïque polychrome sur lequel se déployait
un paysage nilotique peuplé de crocodiles, d'hippopotames
et d'ibis. Le propriétaire était peut-être
un adepte du culte d'Isis, la déesse du Nil pour laquelle
on construisait précisément un temple à
Pompéi au IIè siècle av. J.-C. Ou peut-être
s'agit-il d'évoquer la conquête de l'Egypte par
Alexandre après la victoire d'Issos. |
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scène
nilotique |
C'est sur l'espace
occupé par le jardin primitif que l'on édifia le
second péristyle sur lequel donnait une suite de pièces
et de salles de séjour. |
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deuxième
péristyle |
Ce second péristyle
était ponctué
par quarante trois colonnes qui témoignent de la production
en série, à Pompéi, de fûts de colonnes
creusés de cannelures et de chapiteaux destinés
à l'habitation privée. L'emploi du tour permettait
cette production quasi "industrielle". |
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colonnes |