Le sculpteur, qui s'inspire visiblement de l'Ara Pacis, a représenté l'empereur Vespasien, sous les habits du grand pontife, la tête et la nuque couvertes d'un pan de sa toge (velato capite), accomplissant le sacrifice du taureau. Il s'agit sans doute d'un sacrifice d'actions de grâces pour remercier les dieux qui lui ont donné l'empire.
De la main droite, l'officiant debout devant le tripode qui sert d'autel, tend un libum, une galette d'offrande au taureau, à moins qu'il ne s'agisse de la patère des libations. Bientôt il pratiquera le rite de l'immolatio, il répandra sur la tête de l'animal, ornée de bandelettes (vittae), une coupe de vin et de la farine salée (mola salsa) qui consacrera celui-ci à la divinité. Le sacrifice sanglant pourra alors avoir lieu.
Derrière le prêtre, un camillus, un servant du culte de naissance libre, porte le pot de vin et le simpulum ou simpucium, la louche destinée aux libations : le vin pur sera goûté par le prêtre et par l'assistance et répandu sur les flammes de l'autel. Le camillus porte le mantele, autour du cou, une longue serviette à franges. Au second plan, un autre assistant tient un objet oblong hérissé d'avéoles réguliers ou de boules en relief ; il s'agit soit d'un rayon de miel, soit, plus probablement, de l'acerra, du plateau contenant les perles d'encens qu'on fera brûler pour le sacrifice.
Derrière le tripode, le tibicen souffle dans sa flûte double ; cela indique que le moment est venu pour le victimaire de prononcer la formule rituelle : "Agone ?", à quoi le prêtre répondra : "Hoc age", donnant ainsi le signal de la mise à mort.
Deux licteurs ou calatores s'affairent à l'arrière-plan, devant les colonnes du temple décoré de guirlandes. Ils ont intimé l'ordre à la foule de se taire d'un "Favete linguis" sans appel et sont chargés de veiller à ce qu'aucun bruit ne vienne perturber la cérémonie, c'est pourquoi le sculpteur les a représentés dos à dos, l'un regarde à gauche, l'autre à droite.
Le victimarius, chargé d'abattre le taureau, porte la hache du sacrifice (securis). Il mène l'animal à la corde, mais, conformément aux conventions, celui-ci semble s'avancer de lui-même vers la mort, car il faut qu'il consente au sacrifice pour que celui-ci soit reçu par les dieux. Le sexe de l'animal, ici un mâle, nous apprend que le rituel est accompli pour un dieu et non pour une déesse. Tous les ministres du culte susceptibles d'être souillés du sang de la victime sont nus jusqu'à la ceinture. Le prêtre, le tibicen et les camilli sont revêtus de la toge ou d'une simple tunique. L'un des assistants a la tête ceinte de laurier, attribut de Vespasien : il s'agit probablement de l'haruspex qui examinera les entrailles de la bête après la mise à mort, les ecta, pour vérifier si le sacrifice agrée aux dieux.