La maison
de Paquius Proculus ou de Cuspius Pansa était située
dans la rue de l'Abondance. Les
nombreuses inscriptions (tituli picti) peintes sur sa
façade mentionnent curieusement en effet deux noms. Quelle
est donc, en réalité, le nom du propriétaire
de la maison : Paquius Proculus ou Cuspius Pansa ?
Ce que l'on sait
de l'un et de l'autre ne permet pas de trancher la question.
Les Cuspii figurent au nombre des magistrats sous les règnes
de Néron et des Flaviens. Une inscription de l'amphithéâtre
affirme qu'ils ont financé la reconstruction de cet édifice
après le tremblement de terre de 62. Quant à Paquius
Proculus, c'était un boulanger (pistor) qui devint
magistat (duumvir).
Le boulanger fut-il,
comme on le dit souvent, confondu avec le mécène
peint avec son épouse dans le célèbre portrait
de couple conservé aujourd'hui au musée de Naples
? C'est possible mais on ne peut l'affirmer... |
Quoi qu'il en soit,
la maison était richement décorée. Son atrium
toscan était pourvu d'une mosaïque imitant un plafond
à caissons dont chaque carré contenait un motif
différent mais dont tous les motifs évoquaient
la prospérité. On pénétrait dans
l'atrium par une large entrée (fauces) dont le
pavement de mosaïque figure un chien montant la garde.
Ce motif du Cave
canem fut largement représenté à l'époque
impériale, on le trouve également dans la maison
du Poète tragique et Pétrone en fait l'un des motifs
iconographiques de la villa du richissime Trimalcion :
" Quant
à moi, dit Ascylte à peine revenu de sa frayeur,
j'admirais bouche bée, quand, sursautant de peur, je
faillis me rompre les jambes. A gauche de l'entrée, non
loin de la loge du portier, un énorme chien tirait sur
sa chaîne. Au-dessus de lui était écrit en
lettres capitales : GARE, GARE AU CHIEN. vérification
faite, ce n'était qu'une peinture sur la muraille."
Entre les fauces
et l'atrium, une frise représentant une chèvre
au pied d'un arbre, flanquée de deux centaures, fait office
de seuil. |