Stephanus, dont
le nom figure sur les peintures de propagande électorale,
était un riche affranchi. Il possédait une élégante
demeure qu'il a fait complètement remanier pour la convertir
en atelier de teinturerie.
Pour que l'atrium
puisse servir désormais au lavage, il a fait dresser des
murettes autour de l'impluvium ainsi transformé
en bassin. Le compluvium a été remplacé
par une lucarne et les pentes du toit de l'atrium, destinées
à alimenter l'impluvium
en eau de pluie, ont fait place à un toit plat propice
à l'installation de vastes étendoirs en terrasse.
La cuisine a été
conservée, sans doute pour que les employés - parmi
lesquels on apprend par la propagande électorale qu'il
y avait des femmes -, puissent préparer leurs repas sur
place. On entreposait peut-être les jarres en terre cuite
contenant les urines ("tessae") dans une pièce
contiguë.
La maison avait
gardé sa décoration primitive et les ouvriers qui
travaillaient dans l'odeur pestilentielle de la foulonnerie et
dont l'espérance de vie devait être très
réduite regardaient sans doute ce décor de rêve
avec quelque amertume et quelque tristesse : l'image idyllique
de ce jeune éphèbe (jouant avec un oiseau aujourd'hui
effacé ?) contraste en tout cas durement avec leurs conditions
d'existence. |