Du Nô à Mata Hari, 2 000 ans de Théâtre en Asie

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Du Nô à Mata Hari, 2 000 ans de Théâtre en Asie

Messagepar locipompeiani » 02 Avril 2015, 17:49

Du Nô à Mata Hari, 2 000 ans de Théâtre en Asie
Du 15 avril au 31 août 2015


Le musée national des arts asiatiques – Guimet propose une exposition sur 2000 ans de théâtre en Asie. Ce panorama inédit s’anime de ce qui participe, comme signes visibles et tangibles, de l’essence même du théâtre : le costume, la parure et le masque.
Bien cordialement,
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Re: Du Nô à Mata Hari, interview d'Aurélie Samuel

Messagepar locipompeiani » 02 Avril 2015, 17:54

DU NO A MATA HARI, 2000 ANS DE THEATRE EN ASIE

Le Musée National des Arts Asiatiques – Guimet présente une exposition exceptionnelle consacrée au théâtre en Asie. Passionnée par la beauté de cet art pluriel et par sa transmission, Aurélie Samuel, responsable des collections Textiles au musée et l’une des commissaires, a dirigé l’exposition.

"Comment avez-vous envisagé cette exposition qui traverse 2000 ans de théâtre en Asie ?

Aurélie Samuel : Célébration et non imitation du réel, ce théâtre stylisé et codifié aux racines religieuses a créé de somptueux masques, costumes et parures. De l’Inde à l’Extrême-Orient, nous exposons près de 300 œuvres issues de notre musée et de divers prêteurs, dont le musée Branly pour les jeux d’ombres et la célèbre collection Kwok-on, conservée à la Fondation Oriente à Lisbonne. L’élaboration du contenu scientifique s’est accompagnée d’une attention particulière à la présentation ; une scénographie soignée ainsi qu’un travail spécifique sur la lumière ont été réalisés afin de rendre vivant l’inanimé, d’habiter ces œuvres très belles d’un souffle de vie théâtral, et de personnages. Je voudrais qu’on se croie au théâtre ! Et je souhaite donner des clés aux visiteurs pour qu’ils appréhendent les codes de ce théâtre pluriel, mode d’expression majeur de ces civilisations, théâtre joué, dansé, chanté, acrobatique ou animé. Nous avons construit un décor de ville pour introduire le sujet. Né dans la rue, le théâtre s’est joué dans les temples puis sur scène, et le décor représente ce long cheminement pluriel jusqu’aux villes d’aujourd’hui très modernes, ainsi que la capacité de réinvention de ces traditions millénaires. De nombreux spectacles de théâtre chanté et dansé dans l’auditorium, des projections de films et documentaires, et diverses activités pédagogiques sont prévus.

« Je voudrais qu’on se croie au théâtre ! »

Comment avez-vous structuré l’espace explorant un si vaste territoire artistique ?

A.S. : Après plusieurs pistes non satisfaisantes, j’ai finalement mis en place une division en fonction des sources. Un théâtre se distingue en effet nettement des autres, c’est le théâtre épique issu des grandes épopées du monde indianisé, tandis que le théâtre dramatique en Extrême Orient se fonde sur la littérature, les mythes et légendes. En Inde, le Ramayana, qui conte les aventures de Rama et de son épouse Sita, et le Mahabharata, long poème relatant la guerre entre les deux familles ennemies des Pandava et des Kaurava, ont servi de sources à tout le théâtre, et l’indianisation les a exportées dans toute l’Asie du Sud-Est, où elles ont été traduites dans les langues vernaculaires, selon des formes littérales ou adaptées. Ce théâtre d’inspiration religieuse a valeur d’exemplarité. A la fin de cette première partie, le théâtre d’ombres de Chine avec ses figurines de cuir découpé et peint – on ne sait vraiment s’il est né en Chine ou a été d’importé d’Inde par les voies du Bouddhisme – réalise une transition vers l’art dramatique. Pour la première fois en France, nous présentons la remarquable collection de costumes de Shi Pei Pu, acteur de l’Opéra de Pékin – art complet chanté, dansé mimé et acrobatique -, collection miraculeusement sauvée de la destruction lors de la Révolution culturelle. Le Japon clôture l’exposition, à travers le Bunraku – influençant directement Dolls de Takeshi Kitano, que l’on projette -, le Kabuki, populaire et coloré, et le Nô, aristocratique et épuré. Nous présentons une vingtaine de kimonos de scène de l’artiste exceptionnel Itchiku Kubota, qui peint de superbes paysages se déployant sur costumes. Sans oublier une reconstitution de la bibliothèque du musée aménagée en une sorte de temple hindou, où Mata Hari dansa en 1905 de supposées « danses brahmiques » à l’invitation d’Emile Guimet. Le succès fut alors retentissant ! Mis à part le kabuki récent, le point commun de ces théâtres, c’est qu’ils n’ont pas de décor. Le seul décor est créé par les masques, parures et costumes, que le mouvement accompagne. L’acteur tend à disparaître et c’est fascinant. Les signes à eux seuls lancent le théâtre !"

Propos recueillis par Agnès Santi
Bien cordialement,
Patricia Carles
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