par locipompeiani » 19 Février 2019, 08:57
Mucha au Musée du Luxembourg - Vidéo YouTube
La vidéo parcourt l'exposition depuis les affiches, les emballages publicitaires, les panneaux décoratifs, les recueils de dessins jusqu'aux œuvres mystiques et engagées de l’artiste
Visite de l'exposition
L’exposition que le Musée du Luxembourg consacre à Alphonse Mucha tente d’explorer toutes les dimensions d’une œuvre plurielle et foisonnante. Car si cet artiste polyvalent est surtout connu pour son talent d’affichiste, il fut aussi illustrateur, dessinateur publicitaire, sculpteur, photographe, décorateur et peintre. Figure de proue du mouvement de L’Art nouveau, il a pourtant souhaité dépasser cet art purement décoratif pour entreprendre des cycles de peinture d’histoire, parfois de très grand format, dans un esprit militant et idéaliste. A partir de 1900, porté par une vision sociale et philosophique, il a défendu un art figuratif et épique, détaché de toutes les avant-gardes européennes. Ses œuvres tardives témoignent de son rêve d’unité entre tous les peuples slaves, notamment "L’Epopée slave" cycle composé de vingt toiles monumentales.
C’est ce parcours que retrace l’exposition, proposant d’abord affiches, emballages publicitaires, panneaux décoratifs, recueils de dessins, créations pour l’exposition universelle de 1900 et dévoilant, dans un second temps, les œuvres mystiques et engagées de l’artiste.
On pourra découvrir dans la vidéo les affiches créées pour Sarah Bernhardt, interprète de "Gismonda", "La Dame aux camélias", "Lorenzaccio", "Hamlet" et "Médée". Par son format japonisant, sa composition hiératique, ses tons pastel, la première affiche de Mucha pour Sarah Bernhardt révolutionne les codes en vigueur. Fort de ce succès, Mucha se lance dans la création d’affiches publicitaires et de panneaux décoratifs (biscuits Lefèvre-Utile, lance-parfum Rodo, champagne Moët et Chandon, papier à cigarettes Job, ligne ferroviaire Monaco-Monte-Carlo, calendrier Zodiaque). Deux œuvres évoquent la participation de Mucha au Salon des Cent, avec un groupe d’artistes défendus par la revue d’avant-garde "La Plume". Les panneaux décoratifs des séries "Les Arts" et "Les Saisons" rappellent les lignes sinueuses, les motifs végétaux et les couleurs douces des affiches. Cette nouvelle forme d’art, accessible au grand public, va promouvoir dans toute l’Europe le "Style Mucha", devenu synonyme d’Art nouveau.
En 1900, Mucha participe à l’Exposition Universelle qui se tient à Paris. Il déploie son talent sur tous les supports et dans toutes les directions : il dessine le stand du parfumeur Houbigant, couvre le pavillon dédié à la Bosnie Herzégovine de fresques à la gloire du peuple slave et crée même les menus du restaurant. L’année suivante, il imagine toute la nouvelle boutique parisienne du joaillier Fouquet, qui a déjà réalisé plusieurs bijoux d’après ses dessins.
Après sa rencontre avec l’auteur suédois August Strindberg, Mucha est sensibilisé à l’idée que des "forces mystérieuses" guident la vie de chacun. Il trouve dans la franc-maçonnerie le prolongement de son mysticisme et célèbre dans ses œuvres une vision du progrès humain centré sur les valeurs essentielles de la Beauté, de la Vérité et de l’Amour.
Quant au sentiment national tchèque, il se développe très tôt pendant sa jeunesse en Moravie dans les mouvements de gymnastique Sokol et trouvera son accomplissement dans la réalisation de "L’Epopée slave"
Bien cordialement,
Patricia Carles