par locipompeiani » 19 Janvier 2019, 18:19
Estampes japonaises à la Fondation Custodia Vidéo YouTubeVAGUES DE RENOUVEAU. ESTAMPES JAPONAISES MODERNES. Une exposition exceptionnelle de la Fondation Custodia dans le cadre de l'année "japonismes 2018". Une sélection de plus de 200 oeuvres invite à découvrir le meilleur de la création artistique japonaise du XX° siècle.
A la fin du XIX° siècle, émergent au Japon de nouveaux procédés de reproduction et de nouveaux sujets à représenter, éloignés du répertoire iconographique traditionnel (geishas et samouraïs).
Deux mouvements voient le jour, au début du XX° siècle, le shin hanga ou « nouvelle estampe », inspiré par l’éditeur Watanabe Shōzaburō, qui reprend des thèmes de l’ukiyo-e (paysages, portraits de femmes et d’acteurs, fleurs et oiseaux), dans un style résolument moderne, et le sōsaku hanga ou « estampe créative » essentiellement représenté dans l’exposition par Yamamoto Kanae et Onchi Kōshirō
Parmi les « shin hanga » (nouvelles estampes) dévoilées ici : des paysages baignés par la lumière du soleil levant ou noyés sous de lourdes averses de pluie et de neige, des portraits de femmes légèrement rêveuses ou de « filles modernes » (moga), soucieuses de suivre les codes de la mode occidentale. Les artistes : Kawase Hasui, Kasamatsu Shirō, Yoshida Hiroshi (paysages) ; Hashiguchi Goyō, Itō Shinsui, Torii Kotondo (portraits de femmes) ou Kobayakawa Kiyoshi (moga)
Quant au courant du sosaku-hanga il s’affranchit totalement des genres de l’ukiyo-e. Proche parfois du dessin de presse, il adopte perspectives audacieuses et style plus brut pour peindre la ville et les loisirs contemporains. La marque du ciseau sur le bloc de bois était devenue l’expression de la personnalité de l’artiste, comme l’était le trait de pinceau du calligraphe ou du peintre sur le papier.
Toutefois entre le shin-hanga et le sosaku-hanga, la frontière est parfois ténue ! L’exposition, comme la vidéo, promène le spectateur de l’un à l’autre, mêlant les deux courants au gré des thèmes choisis.
L’exposition accorde une place importante aux artistes qui ont dépeint la réémergence du Tōkyō moderne après les ravages causés par le grand tremblement de terre du Kantō, en 1923. Dans leurs œuvres, les bâtiments de style occidental évoquent la modernisation de la ville.
Bien cordialement,
Patricia Carles