par locipompeiani » 06 Janvier 2019, 18:59
Renoir père et fils Musée d'Orsay VidéoL'exposition, centrée sur les figures de Pierre-Auguste Renoir et de son fils Jean, explore les points de contact entre le peintre et le cinéaste. Au fil d'une approche mêlant tableaux, films, dessins, manuscrits, costumes, affiches et maquettes se dessine une sensibilité commune entre les deux artistes. Il ne s’agit pas pour autant de réduire les films de Jean à une simple transposition des œuvres de son père. Le cinéaste de « La Grande Illusion », de « La Règle du jeu » ou de « Partie de campagne » confiait avoir entretenu des relations ambivalentes avec le peintre : « J’ai passé ma vie à tenter de déterminer l’influence de mon père sur moi … [Je suis passé] par des périodes où je faisais tout pour échapper à cette influence à d’autres où je me gavais de formules que je croyais tenir de lui »
Jean a d’abord été le témoin privilégié du travail artistique de son père, posant pour lui avec sa nourrice Gabrielle Renard, puis seul dans son atelier. Le souvenir de ces séances de pose revivra dans la biographie publiée en 1962 « Renoir par Jean Renoir », à la fois ciné-livre évoquant un temps d’avant l’invention du cinéma et autoportrait.
Dernier modèle du père et première femme du fils, Andrée Heuschling occupe une place singulière dans le dialogue artistique entre les deux hommes. Elle inspire les derniers chefs-d’œuvre du peintre (« Les Baigneuses ») et devient, après la mort d’Auguste, l’épouse et la muse de Jean au cinéma sous le nom de scène de Catherine Hessling. C’est à Derain qu’on doit son portrait, inspiré tant par les stars hollywoodiennes que par les figures italiennes de la Renaissance.
Après huit films tournés à Hollywood, Jean revient en France pour réaliser deux films dont l’action se situe dans le Paris des années 1880 et de la Belle Epoque, « French Cancan » et « Elena et les hommes ». S’il s’inspire des Impressionnistes (« Le Bal du Moulin de la Galette »), il rend aussi un vibrant hommage aux affiches de Jules Chéret et de Toulouse-Lautrec ainsi qu’aux métiers du spectacle (« French Cancan »).
Bien cordialement,
Patricia Carles