Page 1 sur 1

Le manga de Mari Yamazaki, Thermae Romae

MessagePublié: 16 Mars 2012, 09:45
par Kostas
Les latinistes férus de bandes dessinées japonaises seront ravis de découvrir le manga de Mari Yamazaki, Thermae Romae. Ce manga raconte le périple de Lucius Modestus, un architecte romain vivant à l'époque de l'empereur Hadrien. Boudé par la profession et en manque d'inspiration, Lucius décide d'aller se détendre aux thermes. Alors qu'il plonge dans l'eau, il est projeté dans le futur et dans l'espace: il se retrouve dans un bain public du Japon au XXIe siècle. Ces étranges voyages lui permettent de s'inspirer des inventions japonaises et des techniques modernes pour briller à Rome et s'attirer les faveurs de l'empereur Hadrien. Le ton décalé et les quiproquos ne manqueront pas de faire rire.

Ainsi l'auteur M. Yamazaki explore deux cultures qui aiment les bains: les Japonais et les Romains. Depuis 2008, date du lancement de Thermae Romae au Japon, plus de cinq millions d'exemplaires de ce manga ont été vendus. La série a remporté le prix Osamu Tezuka et le Grand Prix du Manga au Japon en 2010.

Ce manga vient de paraître aux Editions Glénat le 14 mars 2012. Bonne lecture !

(Sources: site Manga-News, site ActuaLitté, Wikipedia, s.v. "Thermae Romae", blog.fnac.ch/2012/02/23)

Question de genre : Le manga ou la manga ?

MessagePublié: 16 Mars 2012, 11:20
par laoshi
Nos élèves sont nombreux à être fascinés par la civilisation japonaise et par ses personnages de bandes dessinées, lointaines héritières des images du "monde flottant" et de LA Manga d'Hokusai.

Je remarque que la masculinisation des mots s'impose dès lors qu'un objet, déjà nommé, est valorisé : le mot "icône", pourtant féminin de longue date, devient masculin dans la bouche et sous la plume des informaticiens et tout le monde parle des "mangas" au masculin, sans se poser la question du genre.

Certes, les mots japonais n'ont pas de genre, ils ne sont ni masculins ni féminins, on pourrait donc dire, en droit, indifféremment "le" ou "la" Manga. Mais la langue aussi a une histoire et c'est bien au féminin que le mot a été introduit dans la langue française par les premiers japonisants que furent, outre les vendeurs de "japonaiseries", les amateurs d'estampes du XIX° siècle : LA Manga d'Hokusaï est un recueil de dessins rapidement croqués, un répertoire de gestes, de grimaces et d'attitudes corporelles totalement contraires au code du maintien bourgeois qui a passionné les romanciers (les frères Goncourt, qui lui ont consacré un de leurs ouvrages, ou Emile Zola) et les peintres (Monet, Manet, Degas et même Millet qui fut le premier à emprunter aux Japonais leur mise en page).

La BNF (Bibliothèque Nationale de France) a consacré une superbe exposition aux estampes japonaises. Vous y découvrirez les oeuvres majeures d'Hokusaï (et en particulier LA Manga) et d'Hiroshige, des paysages à couper le souffle, des "images de printemps" et autres fantaisies érotiques, des belles à leur toilette, bref, tout le répertoire de l'Ukiyo-e dans lequel puisent à l'envi les artistes depuis le milieu du 19° siècle.